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«Au pouls de la branche vétérinaire.»

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Portrait de la SVS

La Société des Vétérinaires Suisses

La SVS s’investit en faveur du bien-être animal, de la santé des animaux et de l’être humain, de même que pour la sécurité des denrées alimentaires. À titre d’association faîtière, elle représente les intérêts d’environ 3400 vétérinaires issus de tous les champs professionnels de la branche.

À titre de porte-voix des vétérinaires en Suisse, la SVS participe au processus de décision politique. Elle soutient une politique de santé durable, en harmonie avec l’homme, les animaux et l’environnement, ainsi qu’une utilisation ciblée et responsable des médicaments vétérinaires. Dans l’intérêt des vétérinaires, la SVS s’engage en faveur de bonnes conditions générales pour la profession et d’une qualité élevée de la formation postgrade.

Dans toutes les thématiques, la SVS collabore étroitement avec ses sections, avec la Confédération et les cantons, avec les facultés Vetsuisse de même qu’avec d’autres partenaires et formateurs d’opinion importants.

La SVS a été créée en 1813. Elle est une association aux termes de l’art. 60ss du Code civil suisse (CC, 1907).

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Histoire de la SVS

En 1813 la guerre sévissait en Europe. Les grandes armées menaient avec elles, outre des chevaux, des troupeaux de bétail de boucherie, disséminant des épizooties telles que morve, peste bovine, péripneumonie contagieuse ou encore fièvre aphteuse. Le niveau des connaissances en médecine vétérinaire était bas, car la majorité des vétérinaires n’avait aucune formation à l’exception de l’apprentissage auprès d’un vieux vétérinaire. Peu d’entre eux avaient étudié dans une école vétérinaire. Le passage des soins empiriques à la médecine vétérinaire a débuté en 1762 avec la fondation de l’École vétérinaire royale de Lyon. En 1813, on comptait déjà plus de 20 écoles vétérinaires en Europe, ainsi celle de Berne qui a vu le jour en 1806. Celle de Zurich a pour sa part ouvert ses portes en 1820. Là où les structures étatiques de lutte contre les épizooties étaient présentes, on pouvait éradiquer les foyers épizootiques grâce aux connaissances scientifiques des écoles vétérinaires. Une lutte contre les épizooties à l’échelle nationale manquait toutefois.

C’est le médecin zougois Dr Karl Stadlin, reconnaissant l’importance d’une collaboration nationale dans la lutte contre les épizooties, qui s’est décidé à agir. Après avoir consulté les vétérinaires Joseph Martin Meyer de Bünzen (Argovie) et Karl Peter Suter de Hünenberg (Zoug), il invita un nombre inconnu de vétérinaires, le 6 octobre 1813, à une rencontre à la maison de la douane du pont sur la Reuss, à Hünenberg, dans le canton de Zoug. Son appel eut du succès: 25 vétérinaires, un médecin et un agriculteur venus des cantons de Zurich, Lucerne, Zoug, St-Gall et Argovie se déplacèrent pour fonder la Société des Vétérinaires Suisses. On commença par créer cinq sections cantonales.

Des assemblées annuelles furent organisées afin de faire circuler le savoir et de favoriser l’entente confraternelle, proposant des exposés et des discussions. Les membres devaient consigner par écrit leurs observations et les rendre accessibles. Les travaux traitaient en premier lieu de la lutte contre les épizooties, suivie des questions de médecine interne. Elles concernaient pour la plupart les chevaux ou les bovins, parfois les porcs, les moutons, les chèvres ou les chiens. Jusqu’en 1872, la SVS prit de fait la fonction d’une autorité vétérinaire nationale. C’est à son influence que l’on doit le fait que la Confédération assuma le service vétérinaire étatique et que celui-ci fut renforcé dans les cantons dès 1872.

Les Archives Suisses de Médecine Vétérinaire (alors en allemand «Schweizer Archiv für Tierheilkunde») furent créées en 1816, afin de publier des rapports et des travaux primés. Parallèlement, elles servirent d’organe de publication de la SVS et, dans les faits, de feuille de communication pour la médecine vétérinaire étatique. Les statuts furent modifiés à plusieurs reprises pour acquérir, en 1851, une forme dont la disposition concernant le but a gardé sa validité jusqu’à nos jours pour ce qui est du sens.

Rudolf Zangger fut élu rédacteur des Archives Suisses de Médecine Vétérinaire en 1849 et président de la SVS en 1853. En 1856, il fut nommé directeur de l’école vétérinaire de Zurich, en 1866 conseiller national, en 1869 colonel et vétérinaire fédéral en chef de l’armée, en 1872 commissaire fédéral aux épizooties. Par périodes, il exerça toutes les fonctions en parallèle. Il accéda en outre au conseil des États 1875.

Les mérites revenant à R. Zangger en faveur de la médecine vétérinaire en Suisse furent exceptionnellement grands, notamment à titre d’enseignant à l’école vétérinaire. C’est également grâce à son action politique qu’a vu le jour la première loi fédérale sur les épizooties de 1872 et la formation technique uniformisée des vétérinaires de l’armée.

La qualité de la formation des futurs vétérinaires a toujours été une préoccupation centrale de la SVS. Celle-ci demanda d’exiger l’examen de maturité comme condition d’admission aux écoles vétérinaires et soutint avec succès les écoles de Berne et de Zurich dans leur ambition de devenir partie intégrante des universités locales; l’école de Berne fut admise en 1900 comme faculté de médecine vétérinaire de l’Université, et celle de Zurich en 1902. La SVS déposa de nombreuses motions concrètes au Conseil fédéral en vue d’améliorer la législation sur les épizooties et d’adopter une nouvelle législation sur les denrées alimentaires. Les demandes essentielles des vétérinaires furent satisfaites avec l’entrée en vigueur de la loi sur les denrées alimentaires du 8 décembre 1905, la création du Service Vétérinaire Fédéral en 1914 et la loi fédérale du 13 juin 1917 relative à la lutte contre les épizooties.

La tuberculose et l’avortement à brucellose Bang entravaient gravement la santé publique et causaient un grand préjudice à l’agriculture. Le Bang devint en outre une maladie professionnelle de nombreux vétérinaires. On reconnut très tôt l’importance de la santé mammaire, de l’hygiène du lait et du contrôle des viandes pour la reconnaissance des épizooties et la lutte contre ces deux épizooties. Les préoccupations des vétérinaires furent représentées avec insistance au Parlement, vu que trois membres de la SVS siégeaient au Conseil national et un au Conseil des États au moment des débats concernant la loi sur la tuberculose. Si la Suisse acquit les deux statuts, indemne de tuberculose bovine en 1959 déjà et indemne d’avortement Bang en 1963, ce fut au prix d’immenses efforts de la part de tous les vétérinaires officiels ou praticiens.

En 1932, la SVS dénombrait 642 membres, soit près de 90% de tous les vétérinaires suisses. Le nombre élevé des membres a motivé la création d’un secrétariat en 1929 déjà. Il servait notamment de service de placement. Le premier Code de déontologie vit le jour en 1931, réglant l’activité professionnelle et les relations des vétérinaires entre eux.

Le nombre d’exploitations reculait continuellement et le nombre de têtes de bétail par exploitation progressait. Les chevaux étaient de moins en moins utilisés pour le travail et de plus en plus pour le sport et les loisirs. La proportion de la population vivant à proximité des villes augmentait, et avec elle le nombre d’animaux domestiques. Beaucoup de nouveaux postes de travail apparurent en médecine des petits animaux, la demande en savoir vétérinaire s’accrut également dans la recherche et l’enseignement, dans l’industrie et dans les fonctions officielles (lutte contre les épizooties, hygiène des denrées alimentaires, protection des animaux).

Le nombre d’étudiants augmenta jusqu’à l’introduction du numerus clausus, pour atteindre une moyenne de 110 diplômés fédéraux par an pour ces dix dernières années. La première femme à obtenir un diplôme termina ses études en 1938. Elles ne furent que six jusqu’en 1950. La part des femmes vétérinaires au bénéfice d’un diplôme fédéral passa de 16 % (1961 – 1970) à 79 % (2000 – 2010). Dès lors, on adapta en 2004 le nom allemand de la société à ces nouvelles conditions: Gesellschaft Schweizer Tierärztinnen und Tierärzte. Aujourd’hui, environ 90 % de toutes les personnes étudiant la médecine vétérinaire sont des femmes.

Grâce au remaniement complet des statuts, qui entrèrent en vigueur en 1961, la SVS a pu faire face à l’accroissement du nombre de ses membres et à l’étendue du spectre des exigences. Elle mit en place une assemblée des délégués avec représentation proportionnelle des sections comme organe décisionnel ainsi qu’un secrétariat permanent. Avec l’accroissement de la spécialisation et les nouveaux champs d’action, 14 sections spécialisées virent le jour, la première étant l’Association Suisse pour la Médecine des Petits Animaux en 1970.

Toutes les versions des statuts et des Codes de déontologie mettent en avant le devoir de faire preuve d’une éthique professionnelle. On a toujours voulu mettre des limites au côté libéral de la profession de vétérinaire. En 1992, l’assemblée des délégués décida d’élaborer des principes éthiques supplémentaires pour les activités vétérinaires, découlant du principe de respect de la vie. L’application du Code de déontologie incombe à un Conseil de l’Ordre et des médiateurs entrent en jeu lors de problèmes concernant les relations à la clientèle.

La SVS et ses sections s’engagent à ce jour pour une qualité élevée dans la médecine vétérinaire. L’introduction du titre de médecin vétérinaire spécialisé FVH en 1974 a ouvert une nouvelle dimension. Une Commission de la formation veille au respect des standards scientifiques.

 

Lors du congrès du bicentenaire, organisé du 5 au 7 juin 2013 à Berne, le conseiller fédéral Alain Berset, orateur invité de la SVS, a félicité la SVS pour ses 200 années d’existence et remercié les vétérinaires pour leur engagement en faveur de la santé animale.

La profession de vétérinaire est aujourd’hui encore en pleine mutation: dans de nombreux domaines, la pression sur le corps vétérinaire se fait de plus en plus forte. Les cabinets pour animaux de rente sont pour leur part fortement impactés par l’évolution des conditions générales dans l’agriculture: la pression sur les prix dans ce secteur a une incidence directe sur les possibilités de revenus des vétérinaires en pratique rurale. La rentabilité des animaux se situe au centre des préoccupations. La médecine des petits animaux comme celle des chevaux de leur côté exploitent pleinement les progrès de la médecine, et les attentes des détenteurs d’animaux envers les vétérinaires traitants sont énormes. Par ailleurs, toutes les activités sont soumises à l’influence des conditions générales politiques, juridiques ou sociétales.

Le corps vétérinaire évolue lui aussi progressivement et met l’association au-devant de nouveaux défis. Les jeunes vétérinaires par exemple travaillent de plus en plus à temps partiel. L’équilibre entre vie privée et vie professionnelle tient aussi une place importante et il faut pouvoir concilier profession et planification familiale. Les «combattants solitaires», qui travaillaient souvent 365 jours par an, se font pour leur part de plus en plus rares.

L’association doit agir avec prévoyance et s’orienter aux défis de l’heure.